Depuis 1970 Bernar Venet s’est imposé comme une figure de proue de l’Art Conceptuel. Il est l’un des grands initiateurs de ce mouvement artistique nouveau qui bouleverse l’art de la seconde moitié du XXème siècle, aux côtés de On Kawara, Sol LeWitt, Joseph Kosuth et Art & Language.
L’exposition « La vente de vent est l’event de Venet » à partir du 6 juillet
au Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain –  où sont exposées de façon permanente les œuvres de Art & Language –  porte à la lumière ces années conceptuelles de Bernar Venet, années déterminantes au cours desquelles il produit des œuvres majeures de l’Art minimal et conceptuel.
Prenant ses distances vis-à-vis de l’art français, fasciné par le formalisme américain et, surtout, par Marcel Duchamp, Bernar Venet s’affirme dès lors comme l’un des chefs de file de l’Art Conceptuel, en repensant radicalement le statut de l’artiste et l’idée même de l’œuvre d’art.


C’est une justement une phrase prononcée par Marcel Duchamp lors de sa rencontre avec Bernar Venet à New York en 1967, qui a été choisie comme titre de cette exposition.
Dans un entretien accordé au Monde le 7 août 2009, Bernar Venet relate cette rencontre historique : « J’avais 26 ans, et c’était un mythe vivant. Il est assis dans son fauteuil, à fumer son cigare. Je lui montre des photos des œuvres, il apprécie, et me demande pourquoi je fais ça. Quand je lui ai expliqué que j’avais exposé un enregistrement dla conférence d’un physicien, il me dit : ‘‘ Mais alorsvous vendez du vent ?’’Sur le moment, je n’ai pas pris ça pour un compliment. Mais il sourit, prend un crayon, et écrit sur son journal : ‘‘ La vente du vent est l’event de Venet ’’.

Reconnu aujourd’hui comme l’un des artistes français majeurs, Bernar Venet expose dans le monde entier. Si ses sculptures monumentales en acier corten sont connues du grand public, ses œuvres conceptuelles le sont beaucoup moins. Or, c’est justement cette période que l’exposition au château de Montsoreau souhaite mettre à l’honneur. Les œuvres présentées montrent comment Bernar Venet dès 1966 – année de son installation à New-York – entreprend une radicalisation sans retour de sa production artistique. Il repense la nature même de l’art en introduisant dans le champ artistique l’objectivité des recherches scientifiques (Image de la molécule de phénol, 1966) et l’usage de matériaux industriels (Tube n˚150/30/45/1000, 1966)

Radical, Benar Venet met en place un « nouveau système de signes qui propose des images sans ambiguïté, un manifeste contre l’interprétation », en produisant des œuvres qui ne renvoient qu’à elles-mêmes, comme le Tas de Charbon (1963), présenté dans la première salle de l’exposition.
Aux peintures à l’huile, il préfère le bitume et la laque industrielle, se plaçant ainsi en rupture avec l’académisme pictural ambiant. L’exposition montrera des œuvres historiques telles que Goudron (1963) et Relief Carton (1963).
Questionner la peinture le conduit à une critique du concept même de l’objet artistique tout en se tenant à distance des gestes d’appropriation du réel de ses amis du Nouveau Réalisme.

La période conceptuelle se termine en 1976 mais les œuvres produites au cours de cette période préfigurent et annoncent son travail postérieur sur les lignes, les arcs et les angles, créant des sculptures monumentales.

 

La Vente de vent est l’event de Venet
Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain
49730 Montsoreau
7j/7j de 10h à 19h