Peu de musées au monde peuvent rêver tout à la fois de se transformer en galerie de portraits et de se définir comme un musée d’art contemporain. Poursuivant son cycle d’expositions-hommage aux 60 ans de Art & Language, le Château de Montsoreau – musée d’Art contemporain ouvre au public l’exposition intitulée
Art & Language Portraits, dédiée à la présence du portrait dans l’œuvre de Art & Language.
Consacrée à un groupe d’artistes conceptuels britanniques, dont la radicalité a sans cesse poussé à redéfinir les limites et le cadre de la production de l’œuvre d’art, la thématique de l’exposition peut paraître étonnante.
Néanmoins, en s’appuyant sur l’œuvre Now They Are II (2016), composée de plus de huit cents portraits répartis sur 144 feuilles, le Château de Montsoreau – musée d’Art contemporain réintroduit de plus des œuvres historiques issues de la collaboration entre Mel Ramsden et Michael Baldwin. Les portraits de John Wayne, Jimmy Carter, Ad Reinhardt, Georges W. Bush et le Coyote (Bip Bip et Coyote) réalisée par Art & Language lors de la production de l’album Five American Portraits du Red Crayola, est ainsi présentée à côté des quinze portraits de Donald J. Trump réalisés pour le script d’une performance du Jackson Pollock Bar.
Loin de ne présenter que des figures tutélaires de l’Histoire de l’Art, les portraits de Art & Language s’appuyant sur des bases théoriques, critiques et littéraires permettant une mise en abime de la représentation de la figure avec ses limites et ses attentes : portraits de lieux, de paysages, d’hommes politiques, autoportrait des membres du collectif déguisés (Art & Language in disguise, 1980).
A l’heure des réseaux sociaux et du tsunami incessant de la figure humaine partagée à toute heure et à chaque minute, l’exercice apparaît comme un recentrage du discours sur le portrait et un décalage avec la réalité actuelle de la production du portrait.
Cette exposition constitue le dernier temps fort de l’année 2025, ponctuée de nombreux événements et publications, dont les expositions Entretien avec un humoriste obéissant et L’Effet miroir, ainsi que la publication Art & Language: 72 postcards et le pavoisement de la cour du château avec l’œuvre There is Nothing to see.
