La Grande Remontée 6 septembre 16h-20h

Le mercredi 6 septembre la Grande Remontée fait escale au Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain.

Partis de Saint-Jean-de-Boiseau à l’aval de Nantes le 1er septembre 2023, 25 bateaux et 80 mariniers remontent la Loire pour rejoindre le Festival de Loire à Orléans. 20 escales artistiques, scientifiques et festives pour un Manifeste de Loire. A l’initiative des associations Voiles de Loire et la Rabouilleuse-École de Loire, cette aventure propose un temps de navigation sur 330 km pour les bateliers de la marine traditionnelle de Loire. En collaboration avec les partenaires du collectif vers un parlement de Loire, le parcours ligérien devient une odyssée intégrant artistes et scientifiques sur le parcours de la Grande Remontée. Chacune des escales sera l’occasion d’explorer des sujets et enjeux historiques, environnementaux, écologiques, techniques, liés au fleuve et à sa circulation.

La Grande Remontée est l’occasion en 2023 d’enrichir le projet d’une dimension scientifique, artistique et politique. En effet, depuis 2019, le projet du parlement de Loire (à l’initiative du POLAU-pôle arts et urbanisme) démarche expérimentale autour des droits du fleuve, mobilise des partenaires culturels, des universitaires, juristes, techniciens, élus et scientifiques. Fort des
expérimentations menées à l’occasion des Assemblées de Loire en septembre 2021 à Tours, le collectif vers un parlement de Loire concrétise son action par la publication d’un Manifeste de Loire qui a vocation à devenir Déclaration des droits et des voix de Loire à l’occasion de cette Grande Remontée.
Sur chaque escale, des rencontres arts-sciences et des temps de médiation proposeront au grand public d’apprendre de la Loire pour mieux la ménager. Les membres du collectif Loire Sentinelle (à l’initiative de Nat Explorers) partageront les résultats de leur enquête initiée en 2022, des sources à l’estuaire de la Loire, sur la contamination en microplastiques et l’ADN environnemental du fleuve. Ce sont également plus de vingt artistes et scientifiques qui ont répondu présents à l’appel du POLAU-pôle arts et urbanisme pour s’embarquer aux côtés des mariniers et proposer sur chaque escale des témoignages qui viendront nourrir le carnet de bord de cette aventure fluviale jusqu’à Orléans.

 

Programme de l’escale au Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain:

15h – 21h, en bords de Loire, au pied du château : Installation “Les chaises bleues” de ZAZU. 

Artiste plasticienne, Zazü conçoit ses installations comme un morceau de la terre en réécriture, par une
mise en scène du rapport de l’humain à la nature.  Pour la Grande Remontée, Zazü propose une nouvelle interprétation de son œuvre : “l’assemblée immatérielle, l’effet de présence”. La magie de l’assemblée immatérielle est que sa position dans l’eau
de la Loire, sa scénographie en cercle, et sa couleur bleue azur provoque pour les promeneur·euses une
sorte d’irrésistible envie d’aller s’asseoir dans ce cercle, « d’en faire partie ». Ces chaises vacantes, si elles
représentent symboliquement les entités humaines et non-humaines du fleuve, évoquent aussi
l’immanence de la Loire. Elles fonctionnent comme une invitation à une immersion dans cette intériorité.

15h00: exposition « Vers un parlement de Loire »

15h00, dans le château: conférence de Laurence Laboutière et  Florence Frichet « Le franchissement de la Loire au gré des changements climatiques depuis la Préhistoire jusqu’au Moyen-Age ».

16h00, au pied du château: arrivée de la flotille (14 bateaux, 33 mariniers, 16 accompagnants, 30 invités)

16h00-20h00, au pied du château en bords de Loire: marché ligérien 

18h00, parking du château en bords de Loire: spectacle « Etat de nature » par 21g (Arthur Charrier, Jean-Baptiste Lesaffre et Nahuel Baeza). Les artistes vous plongent dans un univers onirique, drôle et parfois impertinent à la rencontre des zones humides. Durée du spectacle : 50mn à 1h.
En collaboration avec le Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine

 

18h00-20h00, dans la cour du château: carnet de bord sur « La Loire, un patrimoine commun entre nature et culture ». La nature de la relation entre l’humain·e et le fleuve n’est pas uniquement une histoire de rapport de force comme les précédentes thématiques ont pu l’aborder. Elle est aussi marquée par une volonté de reconnaissance, de préservation et de défense des patrimoines ligériens. Ces dispositifs ont peu à peu évolué, pour ne plus être compartimentés entre naturel d’un côté et culturel de l’autre. La notion de paysage culturel propre au site ligérien brouille encore plus ces distinctions. Au travers du déploiement d’outils (comme les politiques Natura 2000, les sites Ramsar) ou des démarches de réappropriation de sites culturels bâtis, les ligériens renouvellent, par des approches contemporaines, ces notions de patrimoines ligériens.
Avec  la participation de :

Marie-Caroline Chaudruc, directrice du Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain
Guillaume Delaunay, écologue, chef de service Biodiversité et paysages au  Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine
Pierre Glotin, marinier
Jacques Halbert, artiste

Evènement gratuit, ouvert à tous, entrée libre.

Consulter le dossier de presse 

 

Expo La vente de vent est l’event de Venet 06.07-07.11.2023

Depuis 1970 Bernar Venet s’est imposé comme une figure de proue de l’Art Conceptuel. Il est l’un des grands initiateurs de ce mouvement artistique nouveau qui bouleverse l’art de la seconde moitié du XXème siècle, aux côtés de On Kawara, Sol LeWitt, Joseph Kosuth et Art & Language.
L’exposition « La vente de vent est l’event de Venet » à partir du 6 juillet
au Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain –  où sont exposées de façon permanente les œuvres de Art & Language –  porte à la lumière ces années conceptuelles de Bernar Venet, années déterminantes au cours desquelles il produit des œuvres majeures de l’Art minimal et conceptuel.
Prenant ses distances vis-à-vis de l’art français, fasciné par le formalisme américain et, surtout, par Marcel Duchamp, Bernar Venet s’affirme dès lors comme l’un des chefs de file de l’Art Conceptuel, en repensant radicalement le statut de l’artiste et l’idée même de l’œuvre d’art.


C’est une justement une phrase prononcée par Marcel Duchamp lors de sa rencontre avec Bernar Venet à New York en 1967, qui a été choisie comme titre de cette exposition.
Dans un entretien accordé au Monde le 7 août 2009, Bernar Venet relate cette rencontre historique : « J’avais 26 ans, et c’était un mythe vivant. Il est assis dans son fauteuil, à fumer son cigare. Je lui montre des photos des œuvres, il apprécie, et me demande pourquoi je fais ça. Quand je lui ai expliqué que j’avais exposé un enregistrement dla conférence d’un physicien, il me dit : ‘‘ Mais alorsvous vendez du vent ?’’Sur le moment, je n’ai pas pris ça pour un compliment. Mais il sourit, prend un crayon, et écrit sur son journal : ‘‘ La vente du vent est l’event de Venet ’’.

Reconnu aujourd’hui comme l’un des artistes français majeurs, Bernar Venet expose dans le monde entier. Si ses sculptures monumentales en acier corten sont connues du grand public, ses œuvres conceptuelles le sont beaucoup moins. Or, c’est justement cette période que l’exposition au château de Montsoreau souhaite mettre à l’honneur. Les œuvres présentées montrent comment Bernar Venet dès 1966 – année de son installation à New-York – entreprend une radicalisation sans retour de sa production artistique. Il repense la nature même de l’art en introduisant dans le champ artistique l’objectivité des recherches scientifiques (Image de la molécule de phénol, 1966) et l’usage de matériaux industriels (Tube n˚150/30/45/1000, 1966)

Radical, Benar Venet met en place un « nouveau système de signes qui propose des images sans ambiguïté, un manifeste contre l’interprétation », en produisant des œuvres qui ne renvoient qu’à elles-mêmes, comme le Tas de Charbon (1963), présenté dans la première salle de l’exposition.
Aux peintures à l’huile, il préfère le bitume et la laque industrielle, se plaçant ainsi en rupture avec l’académisme pictural ambiant. L’exposition montrera des œuvres historiques telles que Goudron (1963) et Relief Carton (1963).
Questionner la peinture le conduit à une critique du concept même de l’objet artistique tout en se tenant à distance des gestes d’appropriation du réel de ses amis du Nouveau Réalisme.

La période conceptuelle se termine en 1976 mais les œuvres produites au cours de cette période préfigurent et annoncent son travail postérieur sur les lignes, les arcs et les angles, créant des sculptures monumentales.

 

La Vente de vent est l’event de Venet
Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain
49730 Montsoreau
7j/7j de 10h à 19h

Expo Locus (Non) Solus du 2 mai au 30 juin 2023

Du 2 mai au 30 juin 2023 le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain présente l’exposition Locus (Non) Solus, un commissariat inédit de Raymond Roussel à partir des œuvres de la collection Philippe Méaille, le plus important fond mondial d’œuvres de Art & Language.

Tiphaine Samoyault, Directrice du CRAL (Centre de recherches sur les arts et le langage) et autrice des préfaces de Locus Solus et Impressions d’Afrique aux éditions Flammarion a été étroitement associée à la conception de l’exposition.

 

Le plus grand Livre du Monde de Mahir Guven exposé au Château de Montsoreau les 1er et 2 avril 2023

Quel est l’écrivain qui n’a jamais rêvé, voire essayé, d’écrire le plus grand livre du monde ?

Dans le cadre des Journées Nationales du Livre et du vin qui se dérouleront à Saumur les 1er et 2 avril, le plus grand livre du monde, écrit par Mahir Guven, Prix Goncourt du premier roman, sera présenté au Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain en clôture de l’exposition « Fous de Proust ». Sous forme d’un dialogue avec l’œuvre monumentale de Marcel Proust, La Recherche du Temps Perdu, le livre de Mahir Guven évoque, par ses dimensions hors norme, l’étendue de la création littéraire, sa complexité et sa vasteté.

Mahir Guven, s’en amuse. Alors qu’il avait entrepris de coller des pages de ses livres dans la rue au format affiche, Mahir Guven tombe sur un article de presse mentionnant la présence dans un centre commercial des Emirats Arabes du plus grand livre du monde.  Piqué par le glissement sémantique de la traduction, savante confusion entre la taille et la grandeur, révélateur du désir de tout écrivain, Mahir Guven se lance dans cette entreprise d’aller défier ces outrecuidants émiratis, et de réaliser son rêve, quitte à ce que ce ne soit qu’à la faveur de ce glissement sémantique, écrire le plus grand livre du monde. Il entreprend alors la production d’une seule page de 6 mètres par 10 mètres, reproduisant l’entièreté du texte de son dernier roman nommé A propos de l’innocence. Alors que la réalisation du livre saoudien avait couté plusieurs millions d’euros pour un objet mesurant 5 mètres par 8 mètres, celui de Mahir Guven (également éditeur) se situe dans l’économie de moyens, en s’appuyant sur des imprimeries locales.

Jean-Maurice Belayche, Fondateur des Journées Nationales du Livre et du vin, le rappelle : « c’est une formidable occasion pour nous de montrer la valeur conceptuelle d’une telle œuvre. Mahir Guven nous démontre que la pratique de la littérature ne se limite pas à la seule écriture, et qu’elle peut être étendue jusqu’à la production d’objet. », et Philippe Méaille, Président du Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain, d’ajouter : « quelquefois les plus belles aventures commencent par une blague ou sur un malentendu. »

Mahir Guven rencontrera ses lecteurs le week-end des 1er et 2 avril 2023 au Théâtre Le Dôme à Saumur. Un café littéraire sur le thème « Parcours de vie », avec également la chanteuse Tessae et le couturier Sami Nouri précisera le propos de son dernier ouvrage Les innocents  aux éditions Grasset.

Installation du plus grand livre du monde vendredi 31 mars après-midi au Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain.

 

Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain
Passage du Marquis de Geoffre
49730 Montsoreau
7j/7j de 10h à 19h
Entrée payante

Week-end musées Télérama 16-17 mars 2024

En partenariat avec Télérama, le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain participe au Week-End musées 2023 qui se tiendra les 16 et 17 mars 2024

Le principe est simple : en accord avec plus de 280 musées en France, centres d’art, galeries ou frac, le magazine culturel vous offre un pass d’entrée libre pour les expositions du moment ou des animations spécifiques organisées par les établissement. Tout ce que vous avez à faire, c’est acheter une édition de Télérama ( le magazine du 1er, 8 ou 15 mars. ), et récupérer le pass valable pour 4 personnes que vous déposerez à la billetterie du Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain.

Grâce à ce pass, vous pourrez profiter en famille d’une visite libre de la collection permamente.

Pour en savoir plus, suivez ce lien.

Offre valable dans la limite des places disponibles.

Vercingétorix 12 février 2023

Seul en scène de et par Victor Duclos
12 Février à 17 heures
Tous publics

« On y danse, on y chante, on y joue,
une danse théâtre poétique et musicale pour tout champ de bataille. »

Tout d’abord
Le nom d’un célèbre guerrier arverne, né vers 80 avant Jésus Christ, qui jouait du bouclier et du glaive et qui a réussi à fédérer une partie importante des peuples gaulois pour affronter Jules César.

Ensuite
Le titre d’un seul en scène par Victor Duclos, né dans les années 80, qui joue de la voix, du corps et d’un instrumentarium de voyage et qui espère fédérer un public pour affronter la morosité ambiante.

L’enjeu
Interroger comment les résidus des mythes se sont inscrits dans mon ADN de combattant. Jouer à cache-cache avec la vérité, la rendre mienne par mon imaginaire, par mon fantasme de la réalité, par ma relation intime aux mythes.
Comment réécrivons-nous la légende ? Comment écrit-on sa légende ?

Distribution
Danse, chant, jeu :Victor Duclos
Sons : Olivier Slabiak / Studio Pangloss
Costumes : Elad Oshri et Appelez-moi Victor
Visuels : Johann Fournier
Vidéo teaser : Julien Bullat
Production Le Leurre
Co-réalisation Atelier lyrique de Tourcoing pour le dispositif des Belles Sorties de la Métropole européenne lilloise 2019

Tarifs
Adulte : 15€
Enfant (de 9 à 18 ans): 10€
Réduit (étudiants, demandeurs d’emploi, intermittents du spectacle, bénéficiaire du RSA: 10€
Enfant -9 ans: gratuit

Acheter votre billet ici

 

Table Ronde « Etre Proust » 19 novembre 2022 à 17H

Entrée libre.
Dans le cadre de l’exposition « Fous de Proust » (19 novembre 2022 – 30 mars 2023), table ronde « Être Proust » le samedi 20 novembre à 17 heures.
Avec :
Jérémie Bennequin, artiste
Gregory Devin, professeur de lettres et auteur du Bot Recherche sur Twitter
Michèle Jaudel, avocate au barreau de Paris, médiatrice judiciaire.
Léa Bismuth, commissaire de l’exposition « Fous de Proust »

Exposition « Fous de Proust » 18.11.2022-30.03.2023

Le 18 novembre 1922, Marcel Proust disparaissait.

C’est la date que le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain a choisie, cent ans plus tard et jour pour jour, pour le
vernissage de l’exposition Fous de Proust. En un jeu avec les miroitements du temps perdu, cette exposition se veut une aventure
très librement adaptée de l’aura proustienne, par des artistes contemporains. Il s’agit de sonder un héritage paradoxal : celui de
La Recherche du temps perdu, ce monument littéraire constitué de sept volumes et de milliers de pages, que l’on pourra tout à la
fois avoir bien lu, mal lu, ou pas encore lu, pour aborder cette exposition…
En effet, ce qui nous occupe dépasse toute mondanité, en une exploration de la géographie intime de l’acte artistique, et de la
dimension profondément vivante de tout atelier. C’est pourquoi, le pas de côté et le jeu citationnel seront souvent mobilisés : il en
va d’un travail dialectique et conceptuel sur le Temps, les aléas d’une auto-représentation, et les jeux de langage. Construit en un
cheminement, le parcours en quatre étapes se déploiera en une domesticité progressivement mise à mal : Bibliothèque, Chambre,
Atelier, afin de parvenir au Corps de l’œuvre. Et une voix chuchotera à nos oreilles pour nous dire, non sans une distance
amusée: « I am still alive ».

Avec : Chantal Akerman, Véronique Aubouy, Jérémie Bennequin, Nicolas Boulard, Elina Brotherus, Christophe Fiat, Robert Filliou,
Bernard Heidsieck, On Kawara, Bruno Perramant, Allen Ruppersberg.

Commissariat d’exposition : Léa Bismuth

Nous remercions les artistes, les prêteurs, et les galeries suivantes : Galerie Marian Goodman, gb Agency, Natalie Seroussi, Michèle Didier, In Situ – Fabienne Leclerc.

 

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PATRICK TOSANI INTROSPECTIVE 07.07-09.11.2022

A partir du 7 juillet 2022, le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain présente Introspective une exposition de Patrick Tosani. Après son succès au Musée de l’Orangerie (Reflets et transpercements, 2019), Patrick Tosani investit les salles Renaissance du Château de Montsoreau dans une exposition qui questionne la formation de l’image photographique, dans une quête personnelle de l’image-source, au plus profond de la création.

 

Vernissage public le jeudi 7 juillet à 18 heures.

Rencontre avec Denis Muzet 9 septembre 18h30

Vendredi 9 septembre à 18h30
Librairie

« J’appelle donc de mes vœux l’avènement d’une « écoulogie » rassemblant et concentrant en un même mouvement l’écoute et l’écologie. Partout l’écoute est un bienfait. Elle nous permet d’acquérir une conscience aigue du son du vivant ». 

Denis Muzet est l’invité de la librairie du Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain à l’occasion de la publication de son livre Le son du Vivant, paru en 2022 aux éditions de l’Aube.

Denis Muzet est sociologue. Assistant d’Abraham Moles à l’Université de Strasbourg, il est dans les années soixante-dix l’un des premiers chercheurs français à étudier les paysages sonores. Il se consacre aujourd’hui au field recording et à la musique électroacoustique. Il a fondé, avec Madlen Herrström, le groupe “Soundmark” dont l’objet est de relever les Empreintes sonores des
territoires.

La présentation du livre sera précédée d’une dégustation sonore et suivie, pour ceux qui le souhaitent, d’une dédicace

Entrée libre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EXPO www.art-language.org 22.03 – 30.06.2022

Art & Language, Dialectical Materialism, 1974

Du 22 mars au 30 juin 2022, le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain présente une nouvelle exposition consacrée au collectif Art & Language. À partir d’un corpus d’œuvres qui s’étend des années 60 à nos jours, l’exposition interroge la place du numérique, du web et des médias dans l’œuvre de Art & Language. L’intérêt précoce de Art & Language pour le langage informatique est le point de départ d’une réflexion sur la dualité entre œuvre d’art et objet d’art.

Le parcours de visite se déploie sur les trois niveaux du musée et dévoile les toutes nouvelles acquisitions de la collection Philippe Méaille.

Pass Art Contemporain Télérama 19.10-31.12.2022

Offre réservée aux détenteurs du Pass Téléramadonnant l’accès gratuit à la collection permanente du musée et à l’exposition temporaire.

Le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain participe à la 12e édition nationale du Pass art contemporain Télérama 2022.

La carte Pass permet de bénéficier du tarif : 1 entrée achetée = 1 entrée offerte du 19 octobre au 9 novembre 2022.

→ Téléchargez le pass, sur la platforme Télérama Sorties à partir du 19 octobre 2022
Une carte pass vous sera remise en échange de ce pass à la billetterie du Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain.

Gautier Capuçon 9 juillet 2022 20h30

CONCERT COMPLET

Dans le cadre de la troisième édition du  festival itinérant  Un été en France, Gautier Capuçon, violoncelliste de renommée internationale, donnera un concert le 9 juillet 2022 à 20h30 au Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain.

Camille Théveneau  (violon) et Cassie Martin (guitare) sont de jeunes musiciens de talent choisis pour assurer la première partie du concert. En seconde partie, Gautier Capuçon, accompagné par le pianiste Franck Braley proposera un programme d’œuvres classiques, airs d’opéras, chanson française, musiques de films.

Imaginée en 2020 pour faire face au désert culturel provoqué par la crise sanitaire et comme un moyen de soutenir de jeunes artistes dans leur parcours professionnel dans une période particulièrement difficile pour eux, la tournée 2021 a accueilli pour la première fois de jeunes musiciens et danseurs en première partie des concerts de Gautier Capuçon. Les 27 jeunes artistes ont pu ainsi retrouver le chemin de la scène, se faire connaître par près de 15 000 spectateurs, échanger et progresser auprès d’autres artistes de leur génération et de Gautier Capuçon, mais aussi apprendre à s’adresser à tous les publics, qu’ils soient mélomanes ou néophytes.

#UnEtéEnFrance

Concert gratuit
Durée du concert : 2 heures sans entracte
Ouverture de la billetterie le 18 mai à 9 heures ici
Aucune réservation par téléphone ou par mail.

Avec le soutien du Conseil départemental de Maine-et-Loire

Tomorrow’s Shelter Didier Fiúza Faustino 03.07-30.11.2021

didier faustino

A partir du 3 juillet 2021, le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain présente Tomorrow’s Shelter, une exposition de Didier Fiúza Faustino.
Prenant acte de l’irréversibilité du changement climatique, Didier Fiúza Faustino imagine des structures habitables qui permettront à l’humanité de se déployer dans ce nouvel environnement : les abris de demain (Tomorrow’s Shelter).
Artiste et architecte, Didier Fiúza Faustino vit et travaille à Paris et à Lisbonne. Il enseigne l’architecture depuis 2011 à la AA School de Londres.

 

Une achitecture post-apocalyptique

Tomorrow’s shelter envisage la façon dont l’homme vivra, habitera, se déplacera une fois que les effets du changement climatique seront tangibles. Le projet de rapport du Giec paru en juin 2021, programmant l’échéance en 2050.
Températures extrêmes, montée des eaux, extinction d’espèces : quelle architecture en réponse à ce changement de paradigme ?
En rupture avec les grandes orientations architecturales des derniers siècles, les modules de Tomorrow’s Shelter évitent la lumière. Coupées du monde extérieur, ces structures fermées invitent au replis.
Comme des forteresses impénétrables sans fenêtres, étanches aux éléments, les dispositifs de Didier Fiúza Faustino, sont composés de fondations et de plateformes. Les premières accueillent des cellules individuelles d’habitation, tandis que les secondes constituent les espaces communs de vie et d’activités pour les réfugiés climatiques de demain.


Hors d’état de nuire

« Ce qui m’intéresse depuis longtemps, c’est une espèce de dichotomie entre l’architecture et l’espace ».
( Le journal des Arts, n°403, dec 2013 . janv. 2014)

Ces architectures protectrices traduisent l’impossible cohabitation entre l’homme et la nature. L’échec se solde par la mise en isolement de l’homme.
Il faut le soustraire à la nature derrière des murs impénétrables, préserver l’environnement de ses activités destructrices et proposer un nouveau modèle relationnel bilatéral. C’est le fil d’Ariane qui nous guide dans les labyrinthes sans fin de Tomorrow’s Shelter. Bien que coupés du monde extérieur, les corps ont toute la liberté de se déplacer. L’homme sera-t-il cependant capable de renoncer à jamais à sa soif de conquête, à son besoin de contrôler et d’exploiter l’environnement ?
L’exposition au Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain, montre six modules sur les 125 existants, sous la forme de maquettes à l’échelle 1/50e. Elle présente également la vidéo (G)host in the (S)hell réalisée en 2008 et s’accompagne d’une publication intitulée Tomorrow’s Shelters, aux éditions Pierre Bessard.

 

Commissariat : Christophe Le Gac

 

 

 

 

1996. Kenneth Goldsmith 22.05-01.07.2021

À l’occasion des 25 ans d’UbuWeb (1996-2021) le désormais légendaire site web fondé par Kenneth Goldsmith en 1996, Le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain consacre à partir du 22 mai une exposition à l’artiste new-yorkais ex-directeur artistique, ex-sculpteur, ex-artiste, ex-poète, aujourd’hui écrivain.
Premier lauréat de poésie du MoMA, Kenneth Goldsmith est une des figures majeures de l’art contemporain d’après-internet, et un des pères de  l’« uncreative writing » , discipline qu’il enseigne à l’université de Pennsylvanie.

 

“Plagiez les plagiaires. Trafiquez les trafiquants. Piratez les pirates.”

 

Ubu, Roi des avant-gardes
Aux balbutiements du web, plusieurs années avant l’apparition de Wikipedia (2001), Kenneth Goldsmith crée le site UbuWeb en hommage à Alfred Jarry, une plateforme gratuite mettant en accès libre des œuvres d’art d’avant-garde jusqu’alors introuvables sur le web ou difficiles à consulter. Au départ site d’archivage artisanal, UbuWeb enrichit à tel point son corpus d’œuvres d’art qu’il rivalise aujourd’hui avec les plus grands musées au monde.
En appliquant les règles du streaming à la production artistique, ce site pirate offre aux internautes la possibilité de télécharger sans limite une quantité insondable de textes, d’affiches, de vidéos historiques ou inédits des plus grands artistes du XXème siècle. Site clandestin et pirate, bravant toutes les règles du copyright, UbuWeb enregistre aujourd’hui des millions de connexions mensuelles.
L’exposition 1996 au Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain questionne le statut complexe et multiple d’UbuWeb, à la fois site d’archivage, bibliothèque numérique, musée virtuel et œuvre d’art militante.

L’opéra de la vie
L’exposition 1996 s’ouvre sur Soliloquy, pièce conceptuelle crée par Goldsmith la même année.
Dans un grand all-over, l’installation restitue tous les mots prononcés et enregistrés par l’artiste durant la semaine du 15 au 21 avril 1996, posant ainsi les bases de la grand œuvre d’UbuWeb.
Découpée en 7 actes, à la manière d’un opéra, Soliloquy est encadrée par l’unité de temps (7 jours), d’action (Goldsmith en tant que seul créateur de réalité), et de lieu (New York) faisant écho à l’œuvre de Andy Warhol A : A Novel, dans laquelle l’artiste avait enregistré et retranscrit le monologue d’un ami pendant 24 heures.
Au-delà du défi d’écriture que représente Soliloquy, Goldsmith interroge sur le langage en tant qu’environnement et son potentiel à se matérialiser.

Kenneth Goldsmith, Soliloquy, 1996

“ Je veux que les gens sentent et retiennent le poids du langage. Je veux qu’ils ressentent la matérialité du langage.”

 

L’Odyssée du net
1996 montre un possible parallèle entre UbuWeb et l’épopée homérique. Par son étendue, son architecture et sa forme en constante expansion, UbuWeb apparaît comme une des plus grandes archives muséales jamais assemblée. Son histoire quant à elle constitue un grand poème épique de la création du net, inscrit dans le temps long de la collecte et de l’accumulation.
De même que l’œuvre d’Homère occupe une place majeure dans la littérature grecque car elle représente à elle-seule le genre épique à cette période, de même UbuWeb est devenue aujourd’hui une œuvre unique, aux ramifications complexes, en quête d’universalité.

Kenneth Goldsmith, Printing out the Internet, installation view, LABOR, Mexico City, July 2013. Courtesy of LABOR, Mexico City

 

“Si chaque mot prononcé quotidiennement à New York se matérialisait d’une manière ou d’une autre sous la forme d’un flocon de neige, il y aurait chaque jour un blizzard.”

 

Pour une culture libre
Influencé par l’utilisation des samples dans la culture hip-hop, Kenneth Goldsmith focalise son travail d’artiste sur un aspect particulier de la pratique conceptuelle : l’appropriation.
Pour Day (2003), il a ainsi dactylographié chaque mot paru dans l’édition du 1er septembre 2000 du journal le New York Times.
A l’ère d’internet, Goldsmith prône l’utilisation massive des bases de données, de la programmation et le plagiat intentionnel. L’écrivain est désormais celui qui s’approprie des œuvres existantes, utilise massivement le copier-coller, mâche et digère les mots des autres et les propose sous une forme nouvelle, dans un contexte nouveau, mettant ainsi en avant la relative importance de la subjectivité et de l’expression personnelle.

 

1996. Kenneth Goldsmith
22.05 – 01.07.2021
Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain
Passage du marquis de Geoffre
49730 Montsoreau
presse.chateaudemontsoreau@gmail.com
Ouvert 7j/7j de 12h à 18h

 

2021: ORLAN

Le Prix François Morellet 2021 attribué à ORLAN

Le mardi 16 février 2021, au terme de la délibération du jury, le Prix François Morellet 2021 a été attribué à ORLAN pour son livre Autobiographie. Strip-tease, tout sur sa vie, tout sur son art , à paraître en mai 2021 aux éditions Gallimard.
Sous la présidence d’honneur de Danielle Morellet, le récit autobiographique d’ORLAN a été désigné à l’unanimité lauréat du Prix François Morellet 2021, sur lecture d’une épreuve numérique du manuscrit.
Le jury composé de Philippe Méaille, président du Château de Montsoreau – Musée d’Art contemporain, Marie-Caroline Chaudruc, vice-présidente du Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain, et de Jean-Maurice Belayche, co-fondateur des Journées nationales du Livre et du Vin a souhaité par ailleurs rendre hommage à l’extraordinaire parcours artistique d’ORLAN.
La remise du Prix se déroulera le dimanche 10 octobre 2021 au théâtre de Saumur lors de la 25e édition des Journées nationales du Livre et du vin, placées sous la thématique de « l’ivresse littéraire ».

 

ORLAN

ORLAN est une des plus grande artiste française reconnue internationalement.
Elle utilise la sculpture, la photographie, l’intelligence artificiel et la robotique (elle a créé un robot à son image qui parle avec sa voix) la performance, la vidéo, la 3D, les jeux vidéo, la réalité augmentée ainsi que les techniques scientifiques et médicales comme la chirurgie et les biotechnologies.

ORLAN change constamment et radicalement les données, déréglant les conventions et les prêt-à-penser.
Elle s’oppose au déterminisme naturel, social et politique, à toutes formes de domination, la suprématie masculine, la religion, la ségrégation culturelle, le racisme…
Toujours mêlée d’humour, parfois de parodie ou même de grotesque, son œuvre interroge les phénomènes de société et bouscule les codes préétablis.

En 2003 ORLAN a été élevée au rang de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon.

En 2010 elle a été honorée par la médaille de chevalier de l’ordre national du Mérite par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.

En 2015, ORLAN a été invitée en résidence au Getty Research Institute de Los Angeles aux Etats-Unis en qualité de chercheuse.

En 2016, ORLAN a reçu le prix de l’E-réputation, désignant l’artiste la plus observée et commentée sur le web.

En 2017 ORLAN a été récompensée par le prix de l’Excellence féminine pour toute son œuvre d’artiste par le Ministère des Affaires étrangères italien.

En 2018, ORLAN reçoit le prix des 100 héroïnes par The Royal Photographic Society.

En 2019, ORLAN est honorée du prix spécial de la Femme de l’année, donné par le Prince Albert II de Monaco.

En 2020, ORLAN est honorée de la médaille de l’ordre national de la Légion d’honneur.

En 2021, ORLAN écrit son autobiographie « ORLAN, STRIP-TEASE : TOUT SUR SA VIE, TOUT SUR SON ART » publiée aux éditions Gallimard et reçoit le Prix François Morellet.

MuseumWeek opening event 06.06.2021 22h

MuseumWeek opening event
A Glass of wine with Art & Language
6 juin 2021 22h sur Facebook Live
Featuring: Château de Montsoreau and UbuWeb.
MuseumWeek opening event
Conversation between Kenneth Goldsmith, Philippe Méaille and Art & Language (Michael Baldwin and Mel Ramsden).
Event co-organized by MuseumWeek and Château de Montsoreau – Museum of contemporary art, as part of MuseumWeek 2021 devoted to creativity, in support of creative industries and artists.

Exposition secrète 13.11.2020 – 02.02.2021

Confinement 2 : Le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain ouvre une exposition secrète.

 

La crise sanitaire a conduit le gouvernement français à fermer une nouvelle fois les lieux culturels à partir du 30 octobre 2020.
Cette mesure nous a réduits au silence, et obligés à annuler notre programmation.

Ceci conduit à une censure involontaire de l’activité culturelle du Musée.

Le 13 novembre 2020, le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain ouvrira une exposition secrète.

Il y a au moins deux façons de réaliser une exposition et de la tenir secrète.

Dans le premier cas, l’institution réalise une exposition sans que le public n’y ait accès et ne l’annonce pas.

Dans le second cas, le public n’a pas accès à l’exposition mais elle lui est néanmoins annoncée.

Le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain étant une institution ouverte au public, il convient de faire connaître l’existence de notre programmation.

L’exposition ne sera accessible ni au grand public ni aux professionnels. Tant le contenu de l’exposition que la liste des artistes participants seront tenus secrets.

Cette exposition donnera lieu à une publication à paraître ultérieurement.

Exposition conçue en collaboration avec Eric de Chassey, Directeur de l’Institut National d’Histoire de l’Art.


Exposition Secrète
13.11.2020 – 02.02.2021
Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain
presse.chateaudemontsoreau@gmail.com

Yoga avec Jérôme Oliveira 8 octobre 2023

Dimanche 8 octobre 2023 à 11 heures
Apprenez à vous détendre et à respirer

Le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain ouvre ses espaces d’exposition à la pratique du yoga et invite à faire corps avec le lieu.

Enseignant de yoga depuis une dizaine d’années, diplômé de l’école française de yoga avec une spécialisation en anatomie et développement du souffle, Jérôme Oliveira pratique le yoga depuis son adolescence. Expert du bien-être en France, il organise des conférences à Paris pour le grand public avec les personnalités internationales comme : Deepak Chopra, Eckhart Tolle ou James Redfield. Également éditeur de la collection de livres Bien-Etre aux éditions J’ai Lu / Flammarion, il réalise des documentaires pour la télévision et des portraits d’artistes contemporains. Il est l’auteur de deux livres : Burning Love : le journal pour brûler d’amour sans se brûler les ailes et Brûlant d’amour : suffit-il d’aimer et d’être aimé pour être heureux (éditions Eyrolles).

 

Prévoir une tenue confortable.
Durée du cours : 1h30
Tarifs
20€ : cours (matériel fourni)+ livre de Jérôme Oliveira Brûlant d’amour aux éditions Eyrolles.
Réservations : 02 41 67 12 60 / contact@chateau-montsoreau.com
et sur notre billetterie en ligne

 

Facebook: @ My Whole Project
Insta: @Jérôme Oliveira

 

Jacques Halbert. Cerises 10.07 – 13.11.2020

« Le sujet n’est peut-être pas si essentiel,
c’est pourquoi je pourrai peindre des cerises toute ma vie ».
(Jacques Halbert)


Le monochrome à l’épreuve de la pornographie
En 1975, alors qu’il a vingt ans, Jacques Halbert rédige un texte fondateur de sa démarche artistique :  « Comment peindre une cerise ». Il y décrit étape par étape le processus de fabrication d’une peinture de cerise, avant de conclure malicieusement « Si vous avez suivi à la lettre ces conseils, vous avez sous les yeux une magnifique cerise peinte par vous. Vous êtes donc un artiste. » Ce texte est doublement fondateur, premièrement parce qu’effectivement Jacques Halbert va peindre inlassablement cette cerise toute sa vie, mais aussi parce qu’il conçoit sa peinture comme un outil pour modifier fondamentalement le rapport que les gens entretiennent traditionnellement avec l’œuvre d’art.

Le sujet « cerise » est banal, voire affligeant si on le replace dans le contexte du milieu de l’art des années 1970, alors que l’art minimal et l’art conceptuel règnent en maitres incontestés. Pourtant, tout le monde aime les cerises. Elles sont annonciatrices de l’été, des fêtes d’enfance, elles sont brillantes, juteuses, sucrées, rouges. Elle est aussi un prénom féminin, ses formes sont suggestives, et sa couleur ramène à celle d’un cuir laqué. Confronter la cerise avec la peinture la plus sophistiquée que l’art moderne ait produit, c’est-à-dire le monochrome, deviendra pour Jacques Halbert le chainon manquant entre l’art et la vie.
Dès lors, Jacques Halbert n’a de cesse de mettre à l’épreuve, de déstabiliser, de fragiliser le monochrome à l’aide de ce mode opératoire systématique à la précision chirurgicale. Il décline ce motif figuratif selon des rythmes réguliers ou des compositions aléatoires, et poursuit depuis quarante-cinq ans une œuvre minimale qui engage le visiteur dans une profonde redéfinition de la peinture.

La cerise, de prime abord candide, est porteuse d’une violence que souligne sa couleur rouge carmin, couleur du danger. Comme une goutte de sang indélébile, ou une tache de rouge à lèvres sur une surface immaculée, elle est le geste interdit qui vient ébranler la pureté du monochrome, lui enlever son mystère, désacraliser la peinture.
Cette dualité de la cerise, est énoncée ainsi par Jacques Halbert : « Le sujet n’est peut-être pas si essentiel, c’est pourquoi je pourrai peindre des cerises toute ma vie. ». Essaimées sur le monochrome, comme autant de mines sur un terrain vague, elles sont les prolégomènes d’une conception radicale de la peinture contemporaine.

L’œuvre de Jacques Halbert est marquée par l’ambivalence du langage et du monde. Son départ pour les Etats-Unis ne faisant qu’amplifier le trouble. Alors qu’en France ce motif se trouve avoir une charge érotique en plus d’être un prénom féminin, aux Etats-Unis le mot « Cherry » désigne en même temps le fruit, mais aussi très précisément le sexe de la femme. Le chaste monochrome est victime d’attaques pornographiques qui consistent à « peindre des cerises, partout, tout le temps, et ne penser qu’à ça ». La queue de la cerise, toujours associée au fruit, complexifie et amplifie la portée pornographique de l’œuvre, comme dans Il aime les cerises (1977) où le genre du modèle bien que clairement énoncé dans le titre, est remis en question par sa représentation.

Le bon goût
Son penchant pour la mise en scène de son personnage provoque une adhésion immédiate de la part des artistes New Yorkais de Fluxus et du Eat Art, mais la densité de sa mythologie individuelle fait qu’il est difficile de le rattacher à un mouvement artistique.
Propriétaire successivement de l’Art Café à New York (1985) qui devient le lieu de rendez-vous de l’avant-garde artistique (Ben Vautier, Jeff Koons, Daniel Spoerri, Andy Warhol, François Morellet…), puis de la Magnifik Gallery à Brooklyn où il expose Nicolas L., Olivier Mosset, Carolee Schneemann ou Alison Knowles, Jacques Halbert n’a de cesse de défaire, de déconstruire l’idée dominante de l’artiste comme prescripteur du bon goût. Son œuvre, libre et affranchie des conventions, parodie et dénonce la conception bourgeoise de l’art selon laquelle l’artiste serait le garant d’une définition du Beau, il définit lui-même cette posture néo-dadaïste comme « un manifeste du bon goût ».

Just a bowl of cherries
Jacques Halbert élabore une œuvre prolifique, vivante et festive qui interroge la valeur de l’art, son intérêt ou son importance. Confrontant simplement l’art et la vie, son œuvre plonge le visiteur dans une balade vers la création permanente. Dans Fashion Passion, film réalisé pendant le New York Fashion Show, dans l’effervescence créative du New York underground des années 80, le corps remplace le monochrome et sert de support à la peinture, créant une confusion entre érotisme, fête de village et genre sexué.
Questionner les arcanes de l’art et de la vie, avec un sérieux jamais dénué d’humour, lui permet d’évoquer les limites de notre condition et du rôle de l’artiste dans le processus créatif.
Nous serions tentés de conclure, comme dans la chanson Life is just a bowl of cherries : «Don’t take it serious / it’s too mysterious ».

Jacques Halbert . Cerises
Conçue par Alain Julien-Laferrière comme volontairement non rétrospective, l’exposition monographique de Jacques Halbert, Cerises, au Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain propose au visiteur une plongée au cœur de l’œuvre d’une personnalité hors-normes de l’art contemporain, marquée par les interventions de l’artiste dans l’espace public et ses confrontations au monochrome. Des archives, dessins, croquis de la première salle à l’intervention in situ et all over de la dernière salle, l’exposition développe l’œuvre de Jacques Halbert, complexe, libre et cassant les codes de la peinture moderne. Elle montre la répétition inlassable du motif, les décalages, les déclinaisons, et précise son rôle dans les investigations et l’œuvre de Jacques Halbert.

 

JACQUES HALBERT
CERISES
10 juillet – 13 novembre 2020
Commissariat : Alain Julien-Laferrière
Ouvert 7j/7j de 10h à 19h